Tunisie
En bref : En Tunisie l’amélioration de la situation économique dans son ensemble se fait attendre. Le chômage reste élevé et les déficits courants et budgétaires importants, faute de réformes structurelles et d’une solide reprise économique en Europe, principal partenaire économique de la Tunisie. Les plus grands risques concernent les tensions idéologiques et le fanatisme religieux, les mouvements sociaux ainsi que les éventuelles politiques populistes qui pourraient être menées en vue des futurs élections, menant à de possibles dérapages budgétaires pour capté des voix.
L’économie tunisienne a connu une certaine reprise en 2012 avec un taux de croissance du PIB de 3.6 %, mais celle-ci reste insuffisante pour répondre aux principaux défis du pays que sont le chômage, notamment des jeunes diplômés, et les disparités régionales.
• La transition politique tunisienne s’est revélée plus longue que prévue, avec un report des élections et un clivage politique qui s’accentue. Le débat politique prévaut sur la réflexion économique.
• La Tunisie conserve son potentiel de développement mais les réformes doivent se poursuivre pour renforcer des secteurs à plus haute valeur ajoutée. La modernisation de l’agriculture et le développement des énergies devraient permettre une meilleure utilisation des ressources naturelles.
La Tunisie a connu une reprise en 2012, avec une croissance de 3.6 %. Une bonne saison agricole, le relatif redémarrage de l’activité touristique et des investissements directs étrangers (IDE) ainsi que de la production des hydrocarbures et phosphates, quasiment à l’arrêt en 2011, ont contribué à cette performance. En revanche, la crise européenne et la baisse de la demande extérieure ont eu un impact négatif sur les exportations, en particulier pour le textile et les industries mécaniques et électriques (IME). Dans l’ensemble, les activités productives ont bénéficié d’un climat social plus stable qu’en 2011, ainsi que du maintien de la demande intérieure.
Toutefois, l’amélioration de la situation économique dans son ensemble se fait attendre. Le chômage reste élevé et les déficits courants et budgétaires importants, faute de réformes structurelles et d’une solide reprise économique en Europe, principal partenaire économique de la Tunisie. Les plus grands risques concernent les tensions idéologiques, les mouvements sociaux ainsi que les éventuelles politiques populistes qui pourraient être menées en vue des élections, menant à de possibles dérapages budgétaires.
Les incertitudes politiques ralentissent les décisions économiques et fragilisent la reprise amorcée. La situation sécuritaire s’est dégradée, écornant l’image d’un pays réputé tranquille. Les réformes engagées par les autorités de transition, afin d’améliorer la croissance et la gouvernance et de réduire les disparités régionales doivent se poursuivre. Elle devraient s’accompagner d’un climat stabilisé et prévisible à long terme pour restaurer la confiance des investisseurs comme des citoyens.
Le phosphate, principale ressource naturelle, reste un levier important pour confirmer la reprise en 2013. Depuis de nombreuses années, la Tunisie a développé son industrie de transformation du phosphate pour produire de l’acide phosphorique et des fertilisants. Elle est ainsi devenue le deuxième producteur et le premier exportateur de phosphate trisodique (TSP) avec 21.7 % de la production mondiale et 31.2 % des exportations mondiales. Pour développer ses exportations, la société publique Groupe chimique tunisien (GCT) engage des projets de coopération internationale, avec des partenaires indiens (Tunisian Indian Fertilizers – Tifert) et chinois. Les changements structurels amorcés doivent se poursuivre, avec une meilleure utilisation des ressources naturelles.
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