Territoire
Stabilité relative, tissu social recomposé après le printemps arabe, pays où il fait bon vivre, qualité de la main-d’œuvre : tous ces atouts reviennent en boucle dans le discours des observateurs. Le forum Tunisie-France qui s’est tenu le 1er février à Tunis a également mis en lumière les liens historiques et les courants d’afaires entre nos deux pays.
L'attractivité du territoire progresse. « Quand on compare la Tunisie aux autres pays d’Afrique, il y a peu de déséquilibres. Le chômage est moins aigu et le service de la dette relativement faible », estime Lionel Zinsou, co-président d’AfricaFrance et président de Terra Nova. Signe de son attractivité, l’Université Paris-Dauphine a implanté son plus grand campus international à Tunis. «Nous montons des formations adaptées aux besoins des entreprises. Des séminaires sur le Big Data, l’actuariat, les systèmes d’information, la finance sont déjà en place. En phase de projet, nous avons d’autres thèmes tels que le journalisme et la gestion des événements culturels », détaille Amina Zeghal, directrice générale de l’Université Paris- Dauphine-Tunis. De manière générale, la formation des salariés est au cœur des préoccupations des entreprises. Selon Neila Benzina, CEO de Business & Decision Tunisie, « une des priorités du pays est d’accroître le pool de ressources humaines en Tunisie pour éviter les pénuries de talents ». Cette spécialiste de l’e-business est une des références en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) en Tunisie. Patronne de 280 salariés, elle incarne également la nouvelle classe de dirigeantes tunisiennes qui comptent. La féminisation de l’élite économique est en marche. Jean- Luc di Paola Galloni, directeur du développement durable et des affaires publiques de Valeo confirme aussi le fort taux de féminisation parmi les effectifs : l’équipementier automobile compte 35 % de femmes cadres.
La forte qualification de la main-d’œuvre induit un changement de paradigme pour les entreprises qui souhaitent s’implanter dans le pays. Il ne faut plus rechercher des moindres coûts de production et de l’optimisation en Tunisie. Il faut désormais y rechercher des talents, un marché domestique et une entrée vers un vaste continent. Autre facteur d’attractivité pour les investisseurs étrangers, souligné par Lionel Zinsou, les chaînes de valeur sont très construites. « Il est intéressant de noter que, même pendant le printemps arabe, il n’y a pas eu de rupture dans la livraison des fuselages d’Airbus », rapporte-t-il.
Imbroglio administratif : là où le bât blesse S’il est bien une pierre d’achoppement au développement économique, unanimement citée par les entrepreneurs, c’est le poids de l’administration. De manière schématique, la Tunisie serait une société à deux classes. D’un côté, une économie formelle est en proie à toutes les tracasseries administratives. De l’autre, une économie informelle, à très forte croissance, permet de trouver des solutions hors système. Sur la question du financement, ce problème est particulièrement prégnant. Selon Arnaud Ventura, président de Micromed, « la majorité de la population est exclue de l’accès au financement». Trop de contraintes réglementaires, de dossiers à remplir...
Et d’ajouter : « Pour pallier cette difficulté, nous avons démarré il y a trois ans un programme de micro-crédit à destination des entrepreneurs. Il permet un accès rapide et par téléphone à des crédits de 50 à 100 euros ». Dans tous les secteurs de l’économie, le poids de la bureaucratie est un énorme frein au développement. En 2016, le baromètre de la chambre tuniso- française du commerce et d’industrie (CTFCI) a révélé que la lourdeur administrative a contribué à dégrader le climat des affaires en Tunisie. Seuls 7,7 % des dirigeants interrogés se disaient satisfaits de l’efficacité des services fournis par l’administration. Conscient de la nécessité d’engager son pays dans la voie de l’allège- ment, Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, a clôturé le forum économique Tunisie-France sur la nécessité de réformer l’administration.
Imbroglio administratif : là où le bât blesse S’il est bien une pierre d’achoppement au développement économique, unanimement citée par les entrepreneurs, c’est le poids de l’administration. De manière schématique, la Tunisie serait une société à deux classes. D’un côté, une économie formelle est en proie à toutes les tracasseries administratives. De l’autre, une économie informelle, à très forte croissance, permet de trouver des solutions hors système. Sur la question du financement, ce problème est particulièrement prégnant. Selon Arnaud Ventura, président de Micromed, « la majorité de la population est exclue de l’accès au financement». Trop de contraintes réglementaires, de dossiers à remplir...
Et d’ajouter : « Pour pallier cette difficulté, nous avons démarré il y a trois ans un programme de micro-crédit à destination des entrepreneurs. Il permet un accès rapide et par téléphone à des crédits de 50 à 100 euros ». Dans tous les secteurs de l’économie, le poids de la bureaucratie est un énorme frein au développement. En 2016, le baromètre de la chambre tuniso- française du commerce et d’industrie (CTFCI) a révélé que la lourdeur administrative a contribué à dégrader le climat des affaires en Tunisie. Seuls 7,7 % des dirigeants interrogés se disaient satisfaits de l’efficacité des services fournis par l’administration. Conscient de la nécessité d’engager son pays dans la voie de l’allège- ment, Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, a clôturé le forum économique Tunisie-France sur la nécessité de réformer l’administration.
LA TUNISIE
en chifres
• Pib : 40 milliards
de dollars
• Population : 11,3 millions
d’habitants
• Taux de croissance
en 2017 : 2,3 %
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