mercredi 24 février 2016

Jeune pousse

Sarah Toumi 

Cette Tunisienne figure dans le classement Forbes des meilleurs entrepreneurs de moins de 30 ans. Son champ d'action? L'environnement.

Sarah Toumi


Depuis ses 11 ans, elle ne jure que par l'action collective. Fondatrice, en 2008, de Dream, un « réseau d’échange et d’action pour le développement » destiné aux jeunes, Sarah Toumi, aujourd'hui 28 ans, quitte Paris en 2012 pour retrouver la campagne tunisienne et ses souvenirs d'enfance. N'ayant jamais pu oublier les inégalités et la pauvreté qui régnaient à Bir Salah, le village de son grand-père, dans la région de Sfax (Centre), elle crée Acacias for AU, une entreprise « à vocation sociale ». 

Objectif: réduire le déficit hydrique de cette localité affectée par le changement climatique. Une initiative qui vaut à Sarah Toumi d’être la seule Arabe et Africaine à figurer dans le classement mondial 2016 des trente meilleurs entrepreneurs de moins de 30 ans, établi par le magazine américain Forbes.
Cette passionnée de littérature de voyage (elle a obtenu une maîtrise sur ce thème à la Sorbonne) a regroupé en coopérative les femmes de Bir Salah. Leur travail ? Planter du moringa, une variété d'acacia qui donne de l'huile et de la gomme arabique très prisées sur le marché international. Cet arbre d'origine indienne a aussi la capacité de régénérer les sols et de drainer l'eau. Résultat, rien qu'à Bir Salah, 13000 moringas ont été plantés, ainsi que 7 000 arbres fruitiers traditionnels. Ce projet s'accompagne d'actions solidaires, comme la création d'un club pour femmes ou d'un incubateur pour jeunes entrepreneurs, financés notamment par 45000 euros de dons de la Fondation Roi-Baudouin et de la Fondation Orange, ainsi que par une campagne annuelle sur le web.

DÉTERMINÉE. Sarah Toumi, qui compte essaimer en Tunisie, projette de planter 1 million d'arbres d'ici à 2018. Également récipiendaire des prix Ashoka Youth- Changemakers (2008) et Women for Change (2013), cette féministe musulmane qui admire Alaa Murabit, la fondatrice de l'ONG The Voice of Libyan Women, est plus que jamais déterminée à « inspirer des personnes normales qui veulent faire des choses extraordinaires dans leurs pays ».


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