vendredi 28 février 2014

Finance Islamique

Finance Islamique au maghreb



La finance islamique connaît un grand succès mondial depuis une décennie. Standard & Poor’s estime le total de ses actifs à 1,4 trillion de $ environ, soit moins de 1% du total des actifs financiers, à travers le monde.

Standard & Poor’s, agence de notation, qui suit les évolutions dans les pays d'Afrique du Nord, où elle note des banques, singulièrement en Égypte, en Tunisie et au Maroc, trouve que ces États ont récemment pris des mesures visant à soutenir le développement de la finance islamique, en constitueront un bon terreau. L'agence soutient qu’après le «Printemps arabe», l'importance des déficits courants et la baisse des sources de financement conventionnelles, du fait d’un accès plus difficile aux marchés financiers, ont incité les gouvernements des pays concernés à examiner les possibilités offertes par la finance islamique. En effet, de nouvelles perspectives s’ouvrent aujourd’hui dans cette sous-région, assurent les analystes. C’est d'autant plus plausible que des évolutions réglementaires y créent un environnement favorable à la croissance de la finance islamique. Toutefois, S&P défend que le développement de cette classe d’actifs reste limité.

Déterminants du succès


Gage du succès de la finance islamique, l'Afrique du Nord doit encore faire la preuve de sa valeur ajoutée économique. Aussi, la compétitivité des produits bancaires islamiques, par rapport à leurs homologues conventionnels, sera l'un des principaux déterminants du succès de ces produits en Afrique du Nord.

Relatant les dernières évolutions, les analystes de S&P ont rappelé que la Tunisie et l’Égypte ont mis en place de nouveaux cadres réglementaires pour l'émission de Sukuk en 2013. En effet, la Tunisie prévoit d’émettre un Sukuk en 2014 destiné à attirer une nouvelle catégorie d'investisseurs. Au Maroc, le Conseil des ministres marocains a validé le cadre juridique des opérations des banques islamiques, en janvier 2014, posant ainsi les fondations du développement des activités de banque islamique. 
«Néanmoins, au-delà de permettre l'accès aux produits respectueux de la loi islamique, nous pensons que la finance islamique doit démontrer sa valeur ajoutée économique dans cette région», assure-t-on au niveau de S&P L’agence poursuit sa nuance soutenant que le niveau de richesse des pays du Maghreb est très inférieur à celui d'autres régions où la finance islamique a connu une croissance importante. Elle renchérit que la concurrence sur les marges reste importante dans certains marchés d’Afrique du Nord et cela indique que les clients dans cette région sont relativement plus sensibles aux coûts des produits bancaires. 
Toutefois, la panacée viendrait du fait que la valeur ajoutée nord-africaine pourrait se concrétiser par un accès à une nouvelle classe d’investisseurs ou de clients, ou encore par l'offre de produits alternatifs à des coûts comparables à ceux de leurs homologues classiques. Enfin, l'agence de notation croit que le succès des banques islamiques en Afrique du Nord sera étroitement lié à leur capacité à offrir des produits compétitifs avec les produits bancaires conventionnels.

Traduit du rapport original en anglais

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